Quoi de mieux que le printemps pour lancer sa saison ? Avec les premiers rayons de soleil, les jours qui rallongent et les températures de l’eau comme de l’air qui augmentent, il fait bon être à la pêche. D’autant plus quand les poissons sont au rendez-vous !

Avec le lancement de Carpe Web, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour pêcher en ce début d’année. Deux-trois journées cet hiver, puis deux petites nuits courant mars. D’où je suis rentré bredouille à chaque fois… Mes débuts de saison en Normandie sont rarement prolifiques et cette année n’a pas dérogé à la règle. Mais le printemps a fini par arriver et la grisaille permanente a enfin laissé place aux premiers rayons de soleil. Mieux, la troisième semaine d’avril a vu les températures monter en flèche et même dépasser les 25°C — de quoi redonner le sourire à un Normand ! Le week-end suivant, je me dirigeais donc vers un étang de ma région que j’ai l’habitude de pêcher en début de saison, histoire de la lancer. Sans excès de confiance mais avec la simple satisfaction de me rendre au bord de l’eau et profiter du beau temps avec des amis.

À mon arrivée, il ne me faut que quelques secondes avant d’apercevoir un premier poisson marsouiner en surface, que je ne parviens cependant pas à identifier. Quelques mètres plus loin, une carpe koï s’éloigne tranquillement de la bordure et me laisse admirer les couleurs de ses écailles. J’entame mon tour de l’étang et m’arrête presque tous les dix mètres pour observer les nombreux poissons présents en bordure. Manifestement, les brèmes commencent à frayer et certaines carpes traînent également dans les parages. Nouvel arrêt sur un poste au milieu de l’étang. Des petits bancs de carpes se baladent en bordure pendant que quelques mètres plus loin, j’observe de nombreux remous en surface et des fouilles répétées sur une zone assez large. Il ne m’en faut pas plus pour me convaincre de m’installer ici et j’entends bien tirer profit de cette activité prononcée le plus rapidement possible. Étant donné l’assurance avec laquelle les poissons nagent en extrême bordure, je me risque à envoyer quelques bouillettes sur la zone dans l’idée de les retenir le temps que je m’installe. Quelques minutes plus tard, je mets une première ligne à l’eau sur l’une des fouilles observées plus tôt, qui démarre à peine dix minutes après. Au contact, la carpe revient très rapidement sur la gauche de la berge et file tout droit se décrocher dans le tas de branches immergées qui sert alors de frayère aux brèmes. Et merde…

Premiers rayons : montages de printemps
Les montages qui m’ont réussi en ce début de printemps

Pas abattu et même plutôt confiant pour la suite, je remets mon montage en place. Pour les deux autres, j’opte pour deux longueurs de zig différentes : l’un juste en-dessous la surface et l’autre 60 centimètres au-dessus du fond. Les poissons semblent nager dans toutes les couches d’eau et je préfère ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier. C’est d’ailleurs le zig placé sous la surface qui produit le deuxième départ, deux heures après ma décroche. Le poisson, nettement plus petit, tente de me faire le même coup en se dirigeant vers les branches. J’ai cette fois anticipé la manœuvre dès le ferrage et le combat se déroule sans accroc. J’ouvre mon compteur avec une jolie petite miroir d’à peine cinq kilos, qui fait plaisir quoiqu’il en soit. Étrangement, l’activité des carpes comme des brèmes diminue peu à peu et je n’apercevrai plus aucun poisson avant le jour suivant.

Premiers rayons, premiers poissons
Ce ne sera probablement pas la plus grosse carpe de la saison, mais c’est en tout cas la première !

Le lendemain matin, l’étang est toujours aussi calme. Il faut attendre le début d’après-midi pour que les brèmes se remettent à frayer, mais les carpes se font toujours aussi discrètes. Je concocte une petite soupe pour ma pêche au zig afin d’essayer de remettre les carpes en appétit, mais mes détecteurs restent muets. L’air est de plus en plus lourd et la météo annonce d’ailleurs un orage en début de soirée. Le vent s’étant levé, je décide de changer les zigs pour des montages sur le fond simplement accompagnés d’un petit stick de farine. Comme souvent, l’orage va déclencher les touches. Quelques minutes avant, avec la prise d’une commune d’environ sept kilos. Puis tout de suite après le passage de l’orage, avec un départ fulgurant sur l’une des cannes qui pêchait initialement au zig, malheureusement conclu par une casse nette et inexpliquée. L’orage parti, la petite période de folie prend fin et il me faut attendre une heure du matin avant de dérouler à nouveau et prendre une dernière petite miroir. Le printemps est comme ça. Alors que la nature s’éveille et que l’ensoleillement s’accentue, nous autres carpistes avons parfois tendance à rêver des pêches folles. Pourtant faut-il parfois se contenter du soleil et de quelques prises plus que bienvenues.

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