Le zig est une méthode assez peu utilisée mais pourtant bien utile pour prendre des poissons délaissant le fond. Au printemps, ça peut permettre de déclencher quelques touches quand les montages traditionnels restent inefficaces.

Les carpistes se sont longtemps focalisés sur le fond, tant en matière de montages que d’amorçage, alors que la carpe évolue volontiers dans diverses profondeurs. L’ensoleillement, la température de l’eau qui en découle et la force du vent sont autant d’éléments qui influencent le déplacement des carpes d’un point à un autre mais également la couche d’eau dans laquelle elles vont se sentir le plus à l’aise. À mi-chemin (c’est le cas de le dire !) entre la pêche sur le fond et celle en surface, la pêche au zig consiste à présenter une esche flottante entre deux eaux à l’aide d’un long bas de ligne. Si le montage en lui-même demeure très simple, la pêche au zig présente quelques particularités auxquelles il faut prêter attention.

Connaître la profondeur

La profondeur du spot est le premier élément à prendre en compte lorsque l’on pêche au zig. On ne pêche évidemment pas « entre deux eaux » dans deux mètres d’eau avec le même montage que dans cinq mètres de profondeur. Sortir le marqueur sondeur (ou l’échosondeur) est donc nécessaire avant toute chose. À partir de là, on peut travailler sur la longueur du bas de ligne et chercher la couche d’eau précise où se trouvent les poissons. Pêcher entre deux eaux est un bon début, mais les touches ne se produisent parfois que dans le tiers supérieur ou inférieur. Avoir différentes longueurs de bas de ligne sur chaque canne permet de trouver plus facilement la meilleure profondeur. Personnellement, je commence souvent avec la configuration suivante : un zig quelques dizaines de centimètres sous la surface, un autre entre deux eaux et un dernier montage classique sur le fond, au cas où. Puis j’ajuste les deux autres en fonction de la profondeur où se produit la première touche.

Utiliser des choses simples et efficaces

Lorsqu’on opte pour le zig, le bas de ligne utilisé peut parfois largement dépasser les deux mètres de longueur. Pour éviter les ennuis et s’assurer de l’efficacité du montage, il convient d’utiliser les bons accessoires et de rester dans la simplicité. À la base de ce montage finalement très classique, on retrouve le clip plomb. Avec de tels bas de ligne, il faut à tout prix éviter les emmêlements au lancer et le clip plomb est alors le système tout indiqué. Au niveau de l’émerillon, il est préférable d’ajouter un manchon assez long afin d’éloigner le bas de ligne et minimiser un peu plus les emmêlements. À l’autre bout de la ligne, un hameçon taille 8 ou 10 monté à l’aide d’un nœud sans nœud classique fait très bien l’affaire. Pour une efficacité optimale, il est préférable d’utiliser un cheveu court et de réduire au maximum l’espacement entre l’esche et l’hameçon. Concernant le fil, préférez un nylon de faible diamètre (0,25-0,28mm) flottant et discret.

carpe au zig
Un poisson pris au zig entre deux eaux avec un simple morceau de mousse

Se tenir à l’affût

Étant donné la façon dont la carpe se saisit d’une esche présentée sur un zig rig et la longueur du bas de ligne, les touches ne sont pas toujours détectées de la même manière qu’avec un montage sur le fond. Parfois, la carpe se pique sans vraiment déplacer le plomb, ce qui n’occasionne que quelques légers mouvements de l’écureuil. Pour accentuer la détection des touches, n’hésitez pas à augmenter la sensibilité des détecteurs s’ils disposent de cette option et préférez une ligne bien tendue. Quelques bips peuvent être dus à un poisson piqué qui tente de se dégager en donnant des coups de tête et il peut être judicieux de ferrer à ce moment-là.

Varier les formes et les couleurs

Tout comme la profondeur, l’esche efficace n’est jamais la même. Aussi faut-il varier les formes et les couleurs jusqu’à découvrir ce qui va attirer l’attention de la carpe. Qu’il s’agisse d’une pop-up ou d’un simple bout de mousse, l’essentiel est d’utiliser une esche la plus flottante possible. J’ai pour ma part une légère préférence pour la mousse noire (que je coiffe parfois d’un petit morceau jaune) qui se dégage assez nettement vue du fond de l’eau. À l’inverse, les couleurs plus vives comme le jaune, le blanc ou le rose sont préférables pour un zig court et des poissons nageant plutôt vers le fond, comme avec des montages flottants traditionnels . Il est également tout à fait possible d’utiliser, un peu à la manière de la pêche à la mouche, des imitations d’insectes pour pêcher au zig. Après tout, cette technique tend à imiter les insectes et autres petites proies en suspension dans l’eau…

soupe pour zig
La « soupe » est prête et idéale pour pêcher au zig

Créer de l’attraction

Si la pêche au zig peut très bien se pratiquer en « single hookbait » avec le seul montage, on peut aussi amorcer et créer une zone d’attraction efficace autour de cette esche flottante. L’usage est de préparer ce que l’on appelle communément une « soupe », c’est à dire une amorce particulièrement humide qui va exploser à la surface et descendre lentement dans toutes les couches d’eau. S’il en existe des prêtes à l’emploi auxquelles il n’y a plus qu’à ajouter de l’eau, il est facile d’en préparer une maison en partant d’une amorce toute simple et en y ajoutant diverses petites particules : chènevis moulu, baby corn, lait en poudre, noix de coco râpée, etc. Le but n’est pas de nourrir les poissons mais de les retenir sur le coup, d’où l’utilité des petites particules qui resteront un moment en suspension. Une technique d’amorçage très intéressante mais qui perd toutefois de l’intérêt avec un vent soutenu qui disperse vite les particules.

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